Les Rendez-vous Philo
La modernité 3/4
Une crise de la sensibilité. 
Par Arnaud Sorosina, philosophe, professeur agrégé et docteur en philosophie, enseignant à l'UGA et au Lycée Mounier.
Être moderne, c'est en première approximation avoir quitté le régime 
culturel de la tradition pour entrer dans la dynamique historique de 
l'événement. Ce "décrochage" pour ainsi dire, ne va pas sans poser 
problème. Désarrimée de la religion, la morale sociale connaît une crise
 sans précédent, qui l'oblige à fonder les repères de l'existence sur 
des principes rationnels ou coutumiers toujours discutables. La 
disparition de la transcendance qui garantissait une orientation 
générale à l'existence humaine écartèle la modernité entre le sentiment 
que tout s'écoule désormais vers le pire (pessimisme), ou bien que plus 
rien n'a de sens (nihilisme), ou encore que n'importe quoi peut 
prétendre en avoir (relativisme). En effet, le repli de l'individu sur 
la sphère privée et le renversement de la hiérarchie entre le monde 
temporel et le monde spirituel suscite une frénésie nouvelle vers la 
quête d'un bonheur séculier, sur la nature duquel personne ne semble 
tomber d'accord. Comment surmonter dès lors ce malaise de la modernité ?
Cours d'Arnaud Sorosina, jeudi 2 mai 2024, bibliothèque Centre-ville, Grenoble.
        
                                    
                                    
                                    
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